Citation de Jim Rhon : « Vous êtes la moyenne des cinq personnes avec qui vous passez le plus de temps »
Préambule : si vous avez une confiance absolue en vous, en toutes circonstances, que vous n’avez jamais été ou que vous n’êtes jamais impacté, ne serait-ce qu’émotionnellement, ni même influencé par quiconque ou quoi que ce soit, ce qui suit n’est pas pour vous.
D’après Jim Rhon (entrepreneur, conférencier, écrivain, coach …et mentor de Tony Robbins), on serait donc la moyenne des cinq personnes avec qui on passe le plus de temps. Pourquoi cinq ? L’auteur ne le dit pas mais peu importe. Au fond, qu’il s’agisse des trois, cinq ou des 10 personnes que l’on côtoie le plus, cette citation n’est pas dénuée de fondement.
Cette formulation n’est pas tant une question « identitaire » qui est un autre débat qu’une question d’impacts, d’influences ou d’effets que nous avons les uns sur les autres et qui peuvent agir même inconsciemment sur notre vie.
En y regardant de plus près, il n’est pas absurde en effet de penser que nos comportements, nos pensées, nos émotions, nos actions, nos réactions, nos décisions, nos choix, notre bien-être… sont impactés, voire influencés, d’une façon ou d’une autre, et ce depuis l’enfance, par les personnes avec qui l’on passe le plus de temps – ou avec qui l’on a passé le plus de temps.
A chaque étape de la vie, c’est une poignée de personnes « comme les cinq doigts de la main » que l’on côtoie au quotidien et avec qui l’on interagit le plus. D’abord, nos parents qui nous ont beaucoup appris et orientés, la fratrie ou les camarades avec qui l’on jouait, se confiait, se disputait…puis à l’âge adulte, notre conjoint(e), nos enfants, nos amis, ou encore nos collègues de travail…
Chacun d’entre nous peut, consciemment ou pas, impacter et parfois même inspirer, positivement ou pas, une ou plusieurs personnes de son entourage familial, amical ou professionnel.
Et pourquoi en serait-il différent des personnes que l’on côtoie le plus à notre égard ?
Après tout, nous sommes des êtres sociables, des êtres d’émotions et c’est bien normal et même souhaitable que nous interagissions les uns avec les autres en permanence.
Alors, quel que soit l’environnement familial, amical ou professionnel, la question est plutôt dans quelle mesure et surtout avec quelle intention on est susceptible d’impacter ou influencer ceux que l’on côtoie le plus. Réciproquement, jusqu’où nous acceptons en conscience d’être impactés, voire influencés. Ce qui sous-tend d’autres questions comme la confiance que l’on accorde, la bienveillance et la sincérité que l’on attribue aux autres dans leurs intentions, et in fine la question de notre libre-arbitre pour choisir, décider et agir.
En excluant ici toutes les autres formes d’influences possibles (médias, réseaux sociaux, littérature, etc.), l’idée ici est de se demander sur quoi et comment ceux que l’on côtoie le plus peuvent agir sur nos schémas de pensées, nos comportements, nos choix, nos décisions…. et possiblement notre bien-être.
Voici quelques pistes pour éclairer les types d’impacts ou influences possibles :
La version quasi idéale : quelle chance, vous avez tiré le gros lot !
Vous côtoyez au quotidien, selon vos perceptions et vos propres filtres :
- Des personnes formidables, ayant des comportements exemplaires, avec un état d’esprit ouvert et positif,…
- Ayant des valeurs que vous partagez,…
- En qui vous avez toute confiance,…
- Qui vous soutiennent et vous encouragent en cas de difficultés sans rien attendre en retour,…
- Qui se gardent bien de vous donner des conseils que vous n’avez pas demandés,…
- Qui peuvent être sans complaisance avec vous mais toujours à bon escient,…
- Qui ne se sentent pas tenus de dire « oui » à toutes vos demandes et vos attentes, parce qu’eux-mêmes sont libres d’être et d’agir, …
- Qui vous tirent vers le haut avec bienveillance et sincérité, qui vous enrichissent et vous font grandir,…
- Qui vous laissent libre de vos choix sans aucun jugement,…
- Qui sont à votre écoute ou juste là quand vous en avez besoin,…
- Qui accueillent les émotions que vous exprimez sans les étiqueter,…
- Avec qui vous vous sentez vous-même et à votre place,…
- Avec qui vous vous sentez un être unique et accepté dans toute sa complexité,…
Alors surtout n’y changez rien et préservez ces personnes autour de vous le plus longtemps possible pour faire encore grandir les liens.
La version cauchemardesque : Aïe ! c’est plus compliqué !
Vous côtoyez au quotidien, selon vos perceptions et vos propres filtres :
- Des personnes qui n’ont de cesse que de vous donner des conseils pas toujours avisés,…
- Qui vous critiquent ou vous font des reproches alors qu’ils ne sont pas particulièrement des exemples à suivre,…
- Qui se plaignent beaucoup sans rien faire pour changer leur situation,…
- Qui vous découragent de toute initiative ou réussite en projetant sur vous leurs propres freins ou peurs,…
- Qui vous plombent le moral avec les dernières actualités ou les potins du moment,…
- Qui vous vident de votre énergie après chaque discussion,…
- Qui vous rendent service à condition implicitement d’un geste en retour,…
- Qui vous flattent (en fait votre égo !) dans leur propre intérêt,…
- Qui vous rassurent parfois en vous brossant dans le sens du poil mais qui peuvent vous amener droit « dans le mur » si vous prenez pour acquis des avis ou des compliments qui ne sont pour vous,…
- Qui disent « oui ou non » à tout mais cela ne vous pas rend pas vraiment service,…
- Qui savent mieux que vous ce qui est bon pour vous,…
- Qui vous tirent vers le bas parfois,…
- Avec qui vous ne vous sentez plus tout à fait vous-même et plus vraiment à votre place,…
- Vous ne savez plus quoi dire ou faire pour les satisfaire,…
- Auprès desquelles, vous perdez petit à petit confiance en vous , voire l’estime de vous,…
Alors, il est grand temps de poser vos limites clairement et de faire savoir ce qui est ok pour vous et ce qui ne l’est pas. Au fond, il s’agit simplement de prendre pleinement sa responsabilité sans blâmer quiconque.
Évidemment, après ces deux versions édifiantes et caricaturales, toute la palette de nuances plus subtiles existent fort heureusement. Le propos ici est juste de prendre conscience que certaines influences, y compris de personnes que l’on aime ou apprécie, peuvent avoir des effets plus ou moins favorables sur nous et souvent de façon tout à fait inconsciente.
Il ne s’agit pas non plus de rejeter toute forme d’influence au prétexte que cela vient des autres, mais plutôt de prendre sa pleine responsabilité dans ses relations, à fortiori auprès des personnes avec qui l’on passe le plus de temps.
S’il en est besoin, il peut être utile d’initier un changement par vous-même et pour vous-même, puis d’observer comment les liens évoluent. Par exemple, vous pourriez vous demander sur quoi vous accepteriez de transiger ou pas (comportements, croyances, valeurs …?), sans vous compromettre pour autant.
Au final, il appartient à chacun d’en tirer ses propres conclusions…
Alors, sans passer au crible chacune de vos relations, encore moins de les remettre en cause fondamentalement, mais juste pour poser un regard nouveau avec une intention bienveillante tout en faisant confiance à votre ressenti, voici quelques questions susceptibles de vous éclairer :
- Quelles sont les personnes avec qui je passe le plus de temps ?
- Dans quelle mesure ces personnes ont-elles un impact, voire une influence sur moi ?
- Est-ce que cela est bon pour moi, ma confiance, mon estime de moi ?
- Est-ce que je suis moi-même dans cette relation ?
- Dans la négative, comment je préserve mon libre-arbitre sur ma vie, mes choix, mes décisions, mes actions, mes comportements, mon bien-être… ?